Thomson - SIMIV
La SIMIV (pour Société internationale de micro-informatique et de vidéo) était une société du groupe Thomson. Créée en septembre 1983, elle a déposé le bilan en août 1989. Elle était plus connue du grand public sous son nom commercial Thomson Micro-Informatique, parfois abrégé en Thomson Micro.
Dirigée jusqu'en 1986 par Jean Gerothwohl, la SIMIV gérait la politique de recherche et développement ainsi que la commercialisation des micro-ordinateurs familiaux Thomson. La SIMIV s'intéressait aussi aux logiciels, parce qu'elle avait compris que les acheteurs voulaient un environnement complet.
Répondant à un appel d'offres lancé en 1984 par l'UGAP (l'Union des Groupements d'Achat Public, la centrale d'achat de l'admnistration), Thomson - SIMIV fait sa première percée importante dans l'Education Nationale : un marché est conclu portant sur la livraison de 40 000 MO5 et TO7-70, sur les 5 ans à venir. La ligne stratégique de la SIMIV est confortée : du pédagogique avant tout, même si ce choix est moins payant à court terme. Le constructeur s'associe avec Nathan pour élargir une gamme de logiciels un peu réduite
En 1985, pour le plan IPT, Thomson - SIMIV reçoit la commande de 108 400 machines - MO 5 et TO 7- 70. et surtout elle ouvre des perspectives vertigineuses sur le marché domestique français. Les écoliers ou les lycéens voudront, à la maison, la même machine qu'à l'école, les collectivités locales ou les établissements complèteront les achats IPT et, plus tard, se rééquiperont forcément avec un matériel du même constructeur pour conserver une architecture homogène. L'avenir de la SIMIV semble donc bien assuré.
Cependant la micro Thomson ne réussira jamais à percer à l'exportation. Pour quelques dizaines de milliers de machines vendues via Olivetti en Italie, et un marcé conclu d'Etat à Etat avec l'Algérie, les échecs se succèdent: URSS, Inde, Argentine, Espagne... Aucune tentative n'aboutit. Thomson reste de force sur un marcé français trop étroit, et inexorablement envahi par les produits bon marché d'Asie du Sud-Est.
En 1986, arrive une nouvelle génération de machines, plus sérieuses, polyvalentes, moins chères et... compatibles IBM PC. La bonne qualité de la nouvelle gamme Thomson ne permet pas au constructeur de revenir au premier plan. Sa branche "grand public" confirme son recentrage vers la télévision. Des rumeurs commencent à circuler: "il faut arrêter les activités qui ne génèrent pas beaucoup d'argent. La SIMIV disparaît purement et simplement. Elle est intégrée à la COFADEL -compagnie franco-allemande d'électronique -et perd du même coup son nom, une bonne partie de ses effectifs, ainsi que Jean Gerothwohl et Robert Kaplan, respectivement président et vice-président..
En 1987, à la COFADEL, les anciens de la SIMIV continuent à y "croire" malgré la difficulté de vendre des ordinateurs. Le nouveau plan "13 000 micros" se prépare. Le cahier des charges de l'appel d'offres exige des compatibles IBM PC-AT pour les lycées et des PC-XT pour les collèges. Au département micro, on se dit prêt à répondre à l'appel d'offres de l'UGAP. Finalement, Thomson ne tentera même pas sa chance : la direction générale décide de ne pas y participer, estimant ne pas être compétitif. Au département micro les démissions se succèdent tout au long de l'année. Les rumeurs s'amplifient, à l'intérieur comme à l'extérieur.
Finalement, Thomson abandonne la micro-informatique. La nouvelle, enfin écrite noir sur blanc, tombe le 27 janvier 1989 via un article publié dans Les Echos ! Le groupe finit par confirmer l'arrêt de son activité micro-informatique. Son désengagement définitif interviendra le 1er janvier 1990.