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Télématique à l'Education Nationale
Il faut noter l'usage original qui a été fait de la télématique à partir de 1984 par des enseignants du mouvement Freinet qui créèrent les premiers réseaux télématiques de classes avec pages magazines et liste de diffusion (en 1984 sur le serveur du Conseil Général de la Vienne et sur celui du CNRS, puis en 1986 sur le serveur de Châtellerault).

A partie de 1986, les rectorats s'équipent également de serveur télématique et les équipes de formateurs, comme dans l'académie de Créteil, utilisent la messagerie pour communiquer entre eux et créer divers services. D'autres serveurs spécialement équipés permettent des échanges internationaux pour les enseignants de français ou de langues vivantes, parfois engagés dans des programmes Européens.

Les échanges et créations interscolaires télématiques par téléconférences ou par réseaux de boîtes aux lettres électroniques sont de deux types :
  • La correspondance scolaire en temps différé utilisant le couplage ordinateur-carte modem-téléphone ; les établissements qui souhaitent communiquer à plusieurs, et créer à cet effet un réseau d'échanges, ont intérêt à utiliser un serveur proposant un système de messageries transitant sur réseau X 25 à grande vitesse de type Transpac.
  • Les liaisons en direct par téléconférence télématique, sur « forum en temps réel » : tous les intervenants réunis au même moment derrière leurs écrans échangent des messages qui apparaissent et peuvent être lus par tous les points connectés au fur et à mesure qu'ils sont envoyés. Le serveur qui accueille ce forum doit disposer d'un logiciel de téléconférence performant, permettant la lecture et l'écriture alternée des messages, et leur affichage continu par déroulement sur écran. Pour les liaisons internationales, la compatibilité des systèmes vidéotex de normes différentes (Télétel, Prestel, BTX, etc.) doit être assurée par des passerelles adéquates.
Quelques exemples
Un exemple particulièrement réussi est le réseau Passeport du CIEP (Centre international d'études pédagogiques) de Sèvres qui assure, avec des moyens modestes, la communication interscolaire entre le réseau Minitel français et les correspondants isolés communiquant en ASCII, ainsi que l'interface avec les réseaux éducatifs étrangers divers (TTNS en Grande- Bretagne, Computer pals en Australie, etc.).

La première connexion internationale de téléconférence s'est déroulée sous le nom de code d'Epitel en mars 1986 à l'occasion d'un atelier du Conseil de l'Europe qui s'est tenu au CIEP de Sèvres. Elle a réuni tous les soirs, pendant cinq jours, de 20 h 30 à 22 heures quatre groupes de quinze élèves français (Sèvres), espagnols (Madrid), italiens (Naples) et portugais (Lisbonne), de la même classe d'âge (15 à 17 ans).
Cette connexion a donné lieu à des échanges conviviaux intergroupes, à des débats, à des activités ludiques (jeux langagiers communicatifs interactifs) et à la création collective d'une fiction.

La connexion France-Italie Fortunat a permis en décembre 1988 à trois cents élèves italiens et français d'écrire à distance en six jours (six téléconférences d'une heure et demie tous les matins pendant un mois) un véritable roman télématique collectif et interculturel, les Carnets de voyage de Fortunat. Elle s'est poursuivie par un travail d'écriture des textes des téléconférences en atelier, qui a donné lieu à une publication d'une qualité remarquable.

Plus brève (trois séances seulement), une connexion entre un groupe d'élèves de Singapour (connexion Singa) et de Sèvres, Paris et Avignon (élèves français) a permis des activités ludiques et les jeux interactifs.